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La mécanique des fluides est très différente de la mécanique du solide dont une introduction a été formulée cette année.
Un fluide est constitué d'un très grande nombre d'entités microscopiques qui entrent en collision les unes avec les autres sans cesse. Une application sans adaptation des lois de la mécanique, introduites cette année, à chacune de ces entités nécessiterait donc de résoudre à chaque instant environ équations différentielles, ce qui est impossible.
Un fluide doit donc être abordé différemment : on se place à une échelle intermédiaire entre le monde microscopique et le monde macroscopique, l'échelle mésoscopique. À cette échelle, la matière est toujours considérée comme continue, mais on isole, par la pensée, des particules de fluide.
L'objet de la mécanique des fluides est d'étudier et de prédire le comportement des particules de fluide.
On peut injecter dans le liquide quelque gouttes d'un colorant (ou de la fumée si le fluide est un gaz) et prendre une photographie avec un temps de pose très long (on laisse s'écouler le temps).
Une ligne de courant est la trajectoire d'une particule de fluide.
En chaque point de l'espace la droite tangente à la ligne de courant est la direction du vecteur vitesse en ce point. Un vecteur vitesse , en mécanique des fluides, n'est pas attaché à une particule de fluide mais représente la vitesse, à l'instant , de toute particule de fluide se trouvant en ce point de l'espace. L'ensemble des vecteurs vitesses forme le champ des vecteurs vitesses.
Le point de vue développé en mécanique est donc très différent de celui utilisé en mécanique du solide ;
Note. En fait, le formalisme de la mécanique des fluides est identique au formalisme utilisé en électromagnétisme. La plupart des opérateurs mathématique utilisés en électromagnétisme ont un nom qui traduit cette similitude.
On peut injecter dans le liquide quelque gouttes d'un colorant (ou de la fumée si le fluide est un gaz) en plusieurs endroits du fluide et prendre une photographie avec un temps de pose court.
L'écoulement d'un fluide peut-être :
stationnaire ou non stationnaire ;
laminaire ou turbulent.
Un écoulement est dit stationnaire si ses caractéristiques ne varient pas au cours du temps. Les lignes de courant n'évoluent alors pas au cours du temps.
Un écoulement stationnaire n'implique pas que la vitesse d'une particule de fluide soit constante au cours du temps. Par contre, toutes les particules de fluide passant au même point de l'espace possèdent alors le même vecteur vitesse.
Un écoulement est dit laminaire si deux particules de fluide voisines à un instant donné restent voisines aux instants suivants. L'ensemble du fluide s'écoule alors plus ou moins dans la même direction
Les lignes de courant d'un écoulement laminaire sont « parallèles » et la vitesse de l'écoulement est généralement petite.
Un écoulement turbulent correspond à un mouvement irrégulier, chaotique et variable. Si les molécules d'un fluide ont une grande vitesse et rencontre un obstacle, elles tournoient en petits tourbillons ; les lignes de courant forment alors des boucles. L'écoulement ne suit plus les contours de l'obstacle.
Note. Dans la suite de ce chapitre tous les écoulements seront considérés stationnaires et laminaires.
En mécanique des fluides, comme en mécanique des solides, la masse se conserve.
On isole par la pensée un tube de courant
dans un fluide en écoulement. Puisque la masse se conserve, la
masse de fluide qui entre dans le tube pendant
secondes doit être égale à
la masse de fluide qui quitte le tube pendant
ces mêmes secondes.
On a
où est la masse volumique du fluide au point considéré et le volume occupé par la masse de fluide entrant ou sortant du tube. Comme ce dernier volume forme un parallélépipède rectangle pour une durée suffisamment petite,
où est le module de la vitesse du fluide au point considéré. On a donc
On appelle débit massique la grandeur
Elle représente la masse qui traverse la surface S chaque seconde.
et peuvent donc s'écrire
La conservation de la masse implique donc
Lors de l'écoulement stationnaire d'un fluide, il y a
conservation du débit massique.
Si le fluide est incompressible, sa masse volumique est constante en tout point, donc . On constate alors que non seulement
mais
On appelle débit volumique la grandeur
Elle représente le volume qui traverse la surface S chaque seconde.
La relation précédente s'écrit, en utilisant le débit volumique
Lors de l'écoulement stationnaire d'un
fluide incompressible, il y a conservation du
débit volumique.
Ces relations impliquent que lorsque la section d'une canalisation augmente, la vitesse du fluide diminue. De même, si la vitesse d'un fluide augmente, la section du tube de courant diminue.